Contexte
Shamba Shape Up (SSU), un programme télévisuel de divertissement agricole axé sur le savoir, aide les petits agriculteurs et agricultrices d’Afrique de l’Est à s’adapter à l’évolution du climat en partageant des informations et des pratiques agricoles intelligentes face au climat, tout en améliorant les moyens d’existence et les revenus. Les présentateurs et des spécialistes de l’agriculture travaillent avec les ménages agricoles sur les « métamorphoses » de l’exploitation agricole. Le programme SSU travaille en partenariat avec Mediae, une société de production télévisuelle, ainsi que l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI), l’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT), le Centre mondial d’agroforesterie (ICRAF) et le Centre international de la pomme de terre (CIP).
Contributions à l’AIC
Le spectacle contribue à l’AIC, dans la mesure où il fournit des informations aux agriculteurs grâce à un programme interactif novateur. Après chaque épisode, les téléspectatrices et les téléspectateurs peuvent téléphoner ou envoyer un message écrit afin d’obtenir de plus amples conseils agricoles. Les possibilités de diffusion à grande échelle des messages liés à l’AIC sont énormes et dans le cadre de ses deux années de partenariat, le CCAFS a permis à plus d’agriculteurs d’obtenir des informations sur l’AIC grâce à ce programme télévisuel novateur, divertissant et interactif, ainsi qu’aux médias sociaux, qu’il n’aurait été possible autrement. En fait, Shamba Shape Up partage les pratiques de l’AIC avec une audience de plus de 10 millions de téléspectateurs dans la région de l’Afrique de l’Est. Le spectacle met en lumière les agricultrices, leurs besoins et leurs priorités, et intègre aussi souvent des femmes que des hommes spécialistes. Le programme est diffusé le dimanche, au moment où les femmes sont susceptibles d’être à la maison, en famille (Agriculture Global Practice 2015). 1
Impacts et leçons apprises
En 2015, avec l’aide de l’ICRAF, les données recueillies par SMS et dans le cadre des appels reçus sont en train d’être enregistrées et ventilées par sexe afin de déterminer le type de rétroaction demandé par les agriculteurs et s’il varie selon le sexe, la région et la pratique. De nombreux agriculteurs interrogés ont déclaré avoir mis en œuvre différentes pratiques qui ont des retombées agricoles et financières positives. Selon une étude de l’Université de Reading, le nombre total de ménages ayant déclaré qu’ils avaient modifié leurs pratiques de production de maïs ou de lait suite au programme ou qu’ils avaient tiré parti de celui-ci sous forme d’un bénéfice accru ou d’une meilleure situation alimentaire au sein du ménage est estimé statistiquement à 428 566 (AECF 2014). 2 Il existe, par ailleurs, des preuves selon lesquelles les productrices de lait qui ont opéré des changements sous l’influence du programme sont parvenues à réduire l’écart de marges brutes entre elles et leurs homologues de sexe masculin.
Liens
- Blog - Climate-smart agriculture lives and breathes among smallholders in Kenya: https://ccafs.cgiar.org/blog/climate-smart-agriculture-lives-and-breathes-among-smallholders-kenya
- Blog - These are some of the impacts an agriculture TV-show can have: https://ccafs.cgiar.org/blog/these-are-some-long-term-impacts-agriculture-tv-show-can-have
- Blog - 'Shamba Shape Up' gets a helping hand from ICRAF: http://www.worldagroforestry.org/newsroom/highlights/shamba-shape-gets-helping-hand-icraf
References
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1
Agriculture Global Practice. 2015. Gender in climate-smart agriculture: Module 18 for gender in agriculture sourcebook. Agriculture global practice. Washington, DC: World Bank Group.
http://www.fao.org/3/a-az917e.pdf Ce module sur le Genre dans l’agriculture intelligente face au climat a été préparé conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et la Banque mondiale. L’équipe de coordination, composée de Sanna-Liisa Taivalmaa (Banque mondiale), Ilaria Firmian (FIDA) et Kaisa Karttunen (FAO), a bénéficié de l’appui technique de Christine Heumesser, Eija Pehu et Ademola Braimoh de la Banque mondiale ; Clare Bishop-Sambrook du FIDA ; et Ilaria Sisto et Szilvia Lehel de la FAO. Patti Kristjanson (consultante) a prodigué de précieux conseils concernant l’ensemble du module, et a rédigé deux Notes thématiques et un Profil d’activité novateur. -
2
AECF. 2014. Assessing the Impacts of Shamba Shape Up: A report commissioned by AECF and led by University of Reading. Samba Shape Up.
http://shambashapeup.com/static/uploads/READING_RESEARCH.pdf L’AECF a commandité une étude en vue de déterminer l’impact du programme Shamba Shape Up TV sur l’agriculture paysanne au Kenya et mener des travaux de recherche sur les processus à travers lesquels le programme influe sur les activités des agriculteurs. L’évaluation repose sur une théorie du changement qui s’appuie sur trois ensembles de théorie et de recherche qui ont éclairé la conception de l’initiative Shamba Shape Up, à savoir : les mass media et la société ; la vulgarisation agricole et rurale ; et les systèmes d’innovation. L’étude a porté sur la région du Kenya ciblée par l’initiative et la conception statistique rigoureuse de l’évaluation permet des estimations solides de la taille du public et des effets de Shamba Shape Up aux niveaux de l’exploitation et de la population. Selon les statistiques, le nombre total des ménages qui ont déclaré spécifiquement avoir modifié leurs pratiques de production de maïs ou de lait grâce à SSU ou avoir tiré parti du programme sous forme d’un accroissement des avantages ou d’une amélioration de la situation alimentaire du ménage s’élève à 428 566. Le programme est devenu une composante importante des systèmes d’information et d’innovation des agriculteurs, fonctionnant comme une source fiable d’informations présentées sous une forme qui prend en compte leurs intérêt et émotions, encourage la discussion et offre des opportunités de suivi et d’interaction.