Contexte 1 2
Au Sénégal, le Programme de recherche du CGIAR sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimentaire (CCAFS) a travaillé en étroite collaboration avec l’Agence nationale de la météorologie (ANACIM) pour élaborer des services d’information climatique adaptés au contexte local et renforcer la capacité des partenaires à communiquer l’information aux agriculteurs et à les aider à l’intégrer dans leur formation. Les travaux ont démarré à une échelle pilote en 2011, avec des ateliers de formation des agriculteurs et de planification à Kaffrine. Le projet pilote a mis en exergue une forte demande d’informations climatiques, et il a été suggéré d’aller plus loin que le projet pilote initial. Les stations de radio rurales ont été mises à contribution pour l’extension des services à d’autres régions du Sénégal, dans le cadre d’un partenariat avec l’Union des radios associatives et communautaires (URAC), une fédération d’ONG et l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA). En collaboration avec l’ANACIM, les chercheurs du CCAFS ont fourni aux agriculteurs des prévisions tant saisonnières que décadaires adaptées à leurs besoins. Un programme spécial a communiqué ces informations par le biais du réseau des stations de radio membres de l’URAC. Des journalistes de 40 stations de radio ont reçu une formation afin de comprendre et communiquer l’information sur le climat. Les programmes radiophoniques interactifs ont permis aux auditeurs de partager leurs commentaires, ainsi que de fournir des informations supplémentaires, de donner leurs points de vue et de demander des éclaircissements.
Lien avec l’AIC
Bien qu’il existe des preuves irréfutables que les agriculteurs sénégalais demandent et utilisent l’information météorologique, une enquête approfondie est nécessaire pour déterminer la mesure dans laquelle ceci a contribué à la réalisation des objectifs de l’AIC en améliorant la résilience et la productivité.
Impacts et leçons apprises
Il ressort d’une évaluation récente que 560 000 ménages ruraux ont accès à présent aux services d’information climatique au Sénégal, suite à cet effort. Cette étude a montré que les agriculteurs changent leurs pratiques de gestion conformément à l’information reçue, mais un travail supplémentaire est nécessaire pour comprendre l’ampleur de ces changements et leur impact sur les moyens d’existence des agriculteurs. Les faits montrent que l’effort pilote a suscité la forte demande des agriculteurs, en fournissant des informations plus spécifiques au contexte local, dans un processus qui a engagé les communautés rurales dans un dialogue fructueux avec les spécialistes du climat et de l’agriculture. Le partenariat avec l’URAC pour doter les stations de radio des moyens nécessaires pour fournir l’information climatique s’est avéré un moyen efficace et peu coûteux de répondre à la demande et a amélioré considérablement l’accès pour les agriculteurs locaux, dans la mesure où il s’étend sur l’ensemble des 14 régions administratives et fonctionne dans les langues locales, utilisant un format interactif pour mobiliser les auditeurs.
Lien
CCAFS Big Facts - Rainfall forecasts enabling better agricultural management in Senegal: https://ccafs.cgiar.org/bigfacts/#theme=evidence-of-success&subtheme=services&casestudy=servicesCs1
References
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Lo HM, Dieng M. 2015. Impact assessment of communicating seasonal climate forecasts in Kaffrine, Diourbel, Louga, Thies and Fatick (Niakhar) regions in Senegal: Final Report for CCAFS West Africa Regional Program.
https://cgspace.cgiar.org/rest/bitstreams/56619/retrieve Les informations sur le climat constituent, à l’heure actuelle, un intrant agricole, tout comme les semences, les engrais ou l’équipement qui sont à la base de la production. En un mot, c’est ce qui ressort de ce rapport d’évaluation du Programme du CGIAR sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimentaire (CCAFS) sur la transmission d’informations climatiques et de conseils agricoles pertinents aux agriculteurs des régions administratives de Kaffrine, Diourbel, Thiès, Louga et Fatick. Dans le cadre de ce projet, le CCAFS s’attache à contribuer à l’amélioration de la résilience des populations rurales aux changements climatiques en intégrant de manière plus adéquate les informations climatiques dans la planification et la mise en œuvre des activités de développement. Grâce à la participation du réseau de radios rurales communautaires (URAC), le CCAFS estime que deux millions de personnes ont eu accès aux informations climatiques (IC), les ont utilisées entièrement ou partiellement et que cela a eu un impact sur leur pratiques agricoles. -
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Ndiaye O, Moussa AS, Seck M, Zougmore R, Hansen J. 2013. Communicating seasonal forecasts to farmers in Kaffrine, Senegal for better agricultural management. Dublin, Ireland: Irish Aid.
http://www.mrfcj.org/pdf/case-studies/2013-04-16-Senegal.pdf Notre projet d’explication des prévisions saisonnières aux agriculteurs du Centre du Sénégal a jeté un pont entre les prévisions scientifiques et les connaissances traditionnelles. Il a aidé les agriculteurs à comprendre et utiliser les prévisions saisonnières pour améliorer leurs stratégies agricoles, et leur a permis d’expliquer aux météorologues les informations climatiques saisonnières dont ils avaient le plus besoin, ce qui a eu pour effet d’améliorer l’utilité des prévisions.