Contexte 1 2 3
Les forêts du Bassin du Congo constituent le deuxième plus grand massif de forêt tropicale au monde, après l’Amazonie. Ces forêts qui constituent un énorme puits de carbone, sont extrêmement riches en flore et en faune, et abritent plus de 30 millions de personnes. Cependant, l’utilisation des ressources et des services d’origine écosystémique pour soutenir le développement des moyens d’existence et de l’économie exerce une pression croissante sur les forêts. Au nombre des conséquences du déboisement et de la dégradation des forêts figurent la fragmentation des forêts – qui a des conséquences négatives pour la biodiversité – et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Une approche paysagère permet de promouvoir la connectivité et de favoriser les interactions positives, d’accroître la richesse en termes d’espèces et d’améliorer l’adéquation des habitats, ainsi que de s’attaquer à certains des facteurs de la déforestation et de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Le Programme régional pour l’environnement en Afrique centrale (CARPE) est un programme régional du Bassin du Congo d’une durée de 25 années financé par l’USAID. Le Fonds mondial pour la nature (WWF) dirige toutes les activités du CARPE dans le paysage Salonga-Lukeni-Sankuru (SLS), en collaboration avec les comités locaux de gestion au niveau villageois et plus de quinze partenaires basés dans cinq villes du paysage SLS en République démocratique du Congo. La vision du CARPE pour le paysage SLS consiste à maintenir de vastes zones de forêts intactes dans le paysage et à veiller à la conservation de la biodiversité tout en favorisant le bien-être humain.
Contributions à l’AIC
Certaines des activités du CARPE-SLS sont axées sur les besoins de subsistance et de sécurité alimentaire. Par exemple, les activités concernent notamment les pratiques de pêche durables, l’élevage de porcs et de poulets, et les pratiques agricoles durables qui réduisent la déforestation tout en augmentant la productivité de l’arachide, du niébé, du riz, des haricots et du maïs. L’objectif consiste à réduire des activités illégales telles que le braconnage et la chasse au gibier, ainsi que la pression humaine d’une manière générale sur le paysage SLS, grâce à l’amélioration des moyens d’existence. La préservation de la forêt offre une énorme possibilité d’atténuer les changements climatiques dans le monde.
Impacts et leçons apprises
À ce jour, le CARPE pour le paysage SLS a atteint plusieurs objectifs en termes de conservation, de moyens d’existence et de développement. Pour aller de l’avant, il faudra renforcer les capacités de mise en œuvre, améliorer les données pour la planification, maintenir l’engagement des nombreuses parties prenantes et mobiliser davantage de ressources pour les activités liées au paysage.
References
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Minang PA, van Noordwijk M, Freeman OE, Mbow C, de Leeuw J, Catacutan D, (Eds.). 2015. Climate-Smart Landscapes: Multifunctionality in Practices. Nairobi, Kenya: World Agroforestry Centre (ICRAF).
http://theredddesk.org/sites/default/files/resources/pdf/climate-smart_landscapes.pdf Les approches paysagères offrent des opportunités de développement durable en favorisant des synergies entre les objectifs multiples dans les paysages (c’est-à-dire sociaux, économiques et environnementaux). Elles remettent en cause le concept de spécialisation « un lieu, une fonction » qui considère les sphères de l’agriculture, de la forêt et de la ville comme des « silos ». À la lumière de nombreuses études de cas provenant essentiellement des régions tropicales humides, subhumides et sèches à travers le monde, ce livre présente des connaissances directement applicables, tout en mettant en évidence les questions clés qui appellent des travaux supplémentaires. Élaboré à l’intention des chercheurs, des praticiens et des décideurs politiques, il lie la théorie à la pratique. S’appuyant sur des concepts présentés dans les volumes antérieurs, cet ouvrage explore quatre principales propositions sur des approches paysagères intelligentes face au climat et multifonctionnelles : A. les paysages actuels constituent un élément sous-optimal d’un ensemble de configurations paysagères réalisables au niveau local ; B. les acteurs et les interactions peuvent pousser les paysages vers des arbitrages mieux gérés dans l’ensemble des configurations réalisables, grâce à l’engagement, aux investissements et aux interventions ; C. le climat est l’une des nombreuses conditions aux limites pour le fonctionnement du paysage ; D. les théories du changement doivent être intégrées dans les théories de lieu pour un engagement spécifique au lieu. -
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Yanggen D, Angu K, Tchamou N, (Eds.). 2010. Landscape-scale conservation in the Congo Basin: Lessons learned from CARPE. Gland, Switzerland: IUCN.
https://www.iucn.org/fr/propos/union/secretariat/bureaux/paco/programmes/paco_forest/thematiques_et_projets/central_african_regional_program_for_the_environment__carpe__/lessons_learned_from_the_carpe/ Ce chapitre introductif présente la structure d’une série d’études de cas relatives au Programme régional pour l’environnement en Afrique centrale (CARPE). -
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de Marcken P. 2014. CARPE II and III: WWF landscape programs. Washington, DC: Presentation during CARPE partners meeting, January 27-28, 2014.
http://carpe.umd.edu/resources/Meeting_pres/WWF_landscapes_01272014.pdf Cette source est une sélection de diapositives tirées d’une présentation faite par Paya de Marcken du WWF en 2014 concernant les Programmes CARPE II et III du WWF sur les paysages.