Contexte 1
En 2008, le Laikipi Wildlife Forum a lancé un programme décennal de gestion des parcours dans la zone située autour du mont Kenya, qui mettait l’accent sur la remise en état des terres nues dans tout le district afin de constituer la base de ressources de la région et de réduire la concurrence pour les ressources naturelles, notamment les pâturages, les terres et l’eau.
Le programme consistait à déplacer les animaux à travers le paysage conformément à une séquence prédéterminée en fonction de la disponibilité de l’eau, de la compétition pour le pâturage, de la distance et d’autres facteurs. Chose plus importante, les animaux de pâturage ont été rassemblés en troupeaux serrés afin de réduire au minimum la perturbation du sol et de faire paître différentes sections du paysage chaque jour pour éviter le surpâturage.
Les démonstrations ont fourni la preuve de l’importance de la gestion judicieuse des troupeaux, qui permet aux plantes de se régénérer, en plus, qu’elle a conduit à la planification communautaire et à la mise en œuvre réussie d’un plan de pâturage pour 6 000 bovins et 3 000 ovins et caprins dans la réserve de saison sèche.
Lien avec l’AIC
On peut attribuer la réussite de la restauration des terres à l’accent mis sur l’amélioration des quatre processus écosystémiques qui, ensemble, déterminent la qualité et la productivité des écosystèmes, à savoir : i) le cycle hydrique ; ii) le cycle minéral ; iii) le flux d’énergie ; et iv) les plantes et les communautés vivantes. Le projet contribue aux trois piliers de l’agriculture intelligente face au climat, tel qu’indiqué ci-après.
- Productivité : au nombre des résultats immédiats du programme figuraient l’amélioration de la qualité des terres, la survie et la productivité du bétail, la participation des jeunes et l’unité communautaire.
- Adaptation : le pâturage planifié augmente la protection de la surface du sol par la végétation vivant et en décomposition, accroît le carbone organique du sol et favorise des services écosystémiques des sols plus larges, rendant ainsi l’ensemble du système plus résilient aux changements climatiques.
- Atténuation : cette initiative est en train d’inverser une tendance à long terme à la libération de carbone du sol dans l’atmosphère. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (2013), les parcours naturels ont de faibles taux de séquestration de carbone par unité, par rapport aux pâturages nettement plus productifs. Cependant, en raison de leur grande superficie, ils pourraient piéger de 2 à 4 % des émissions anthropiques annuelles de GES à l’échelle mondiale (soit 20 % du CO2 émis chaque année par la déforestation dans le monde et le changement d’utilisation des terres).
Impact et leçons apprises
- La dégradation des terres est essentiellement un problème social, plutôt qu’un problème technique, et comprend un certain nombre d’éléments clés et interdépendants qui présentent au moins les quatre différentes caractéristiques suivantes : personnels, relationnels, collectifs et systémiques (structurels).
- Aucun problème ne peut être résolu de manière durable isolément. Chaque situation compromet un « ensemble » complexe comportant des dimensions sociale, environnementale et économique interdépendantes.
References
-
1
FAO. 2013a. Climate-Smart Agriculture: Sourcebook. Rome, Italy: Food and Agriculture Organization of the United Nations.
http://www.fao.org/3/a-i3325e.pdf D’ici à 2050, la population mondiale augmentera d’un tiers. La plupart de ces 2 milliards de personnes supplémentaires vivront dans des pays en développement. Dans le même temps, davantage de personnes vivront en ville. Selon les estimations de la FAO, si les tendances actuelles de la croissance du revenu et de la consommation se poursuivent, il faudra augmenter la production agricole de 60 % d’ici à 2050 pour satisfaire les besoins alimentaires tant humains qu’animaux escomptés. Par conséquent, l’agriculture doit se transformer afin de parvenir à nourrir une population mondiale croissante et servir de base à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté. Les changements climatiques rendront cette tâche plus difficile dans le cadre du scénario du statu quo, en raison de leurs effets néfastes sur l’agriculture, ce qui nécessitera une spirale d’adaptation et de coûts connexes.