Contexte 1
Le programme du Service consultatif intégré indien d’agro-météorologie (IAAS) est l’un des plus importants programmes d’information agro-météorologique au monde. Le Département météorologique indien (IMD) a commencé à diffuser des informations météorologiques à l’intention des agriculteurs sur les ondes de la radio en 1945. En 1976, l’IMD a commencé à collaborer avec les gouvernements des États pour diffuser des conseils basés sur les prévisions. En 1988, le Centre national de prévisions météorologiques à moyen terme (NCMRWF) a commencé à diffuser, à titre pilote, les conseils agro-météorologiques sur la base de prévisions à 5 jours. L’IMD a pris la direction de l’IAAS en 2007 et lancé en 2008 le Service consultatif agro-météorologique au niveau du district (DAAS) en vue de diffuser des informations météorologiques pertinentes et des conseils relatifs à la gestion à l’échelle du district à travers le pays.
Le programme fournit des services météorologiques (prévisions météorologiques), agricoles (détermination de la manière dont les prévisions météorologiques affectent l’agriculture), de vulgarisation (communication bidirectionnelle avec les utilisateurs) et de diffusion de l’information (médias, technologies de l’information, etc.). L’adaptation des informations aux besoins des agriculteurs à l’échelle d’un district se fait à travers des équipes multi-institutionnelles ou des « Unités agro-météorologiques de terrain » dans chacune des 127 zones agro-climatiques.
Lien avec l’AIC
Maini et Rathore (2011) 2 ont observé que l’IAAS avait contribué à la fois à améliorer la productivité et la résilience en encourageant les agriculteurs à adopter des techniques et pratiques modernes de production agricole, à gérer l’irrigation en fonction des conditions météorologiques, à lutter contre les ravageurs/maladies et à utiliser les technologies améliorées de gestion post-récolte.
Impacts et leçons apprises
On ignore le nombre exact des agriculteurs qui bénéficient des services de l’IAAS à l’heure actuelle, mais en 2011, l’IMD l’a estimé à 3 millions et s’est engagé à porter ce chiffre à au moins 10 millions en l’espace d’un an. Les facteurs qui ont contribué à la réussite du programme sont indiqués ci-après :
- la cogénération d’informations et de conseils par des équipes d’experts en agriculture et en météorologie ;
- des partenariats institutionnels permanents à un niveau suffisamment local pour fournir des informations et des conseils pertinents ;
- l’utilisation de différents canaux de communication, notamment les SMS et la messagerie vocale, les médias, l’Internet, les réunions et les événements de formation, les centres de connaissances villageois, les ONG locales, les clubs d’agriculteurs, les foires agricoles et les bulletins.
Bien que les réunions et les activités de formation au niveau des villages se soient avérées efficaces, l’appui à la participation équitable des femmes, des castes inférieures et d’autres groupes d’agriculteurs défavorisés a été identifié comme un défi.
Lien
CCAFS Big Facts - Weather-based agricultural advice boosting agricultural production in India: https://ccafs.cgiar.org/bigfacts/#theme=evidence-of-success&subtheme=services&casestudy=servicesCs3
References
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1
Venkatasubramanian K, Tall A, Hansen J, Aggarwal P. 2014. Assessment of India’s integrated agrometeorological advisory service from a farmer perspective. CCAFS Working Paper no. 54. Copenhagen, Denmark: CCAFS.
https://cgspace.cgiar.org/rest/bitstreams/34467/retrieve Ce rapport présente un résumé des résultats de l’évaluation du Service consultatif agrométéorologique (AAS) intégré de l’Inde commanditée par le Programme de recherche du CGIAR sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimentaire (CCAFS). Réalisée en juin-juillet 2012, cette évaluation était un effort commun du CCAFS, de l’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides et du Département météorologique de l’Inde (IMD). Elle visait à diffuser des leçons transférables de nature à orienter les investissements dans les services consultatifs climatiques/agrométéorologiques ailleurs dans le monde. Les chercheurs ont organisé des groupes de discussion et des entretiens individuels avec 132 hommes et femmes agriculteurs au sein de dix-huit villages, dans six États, sur la manière dont ils reçoivent et utilisent les avis de l’AAS, les déficits perçus et les suggestions d’amélioration. L’évaluation a révélé le rôle clé des différentes approches de communication. Dans les villages où de nombreux canaux de communication ont été utilisés pour diffuser les informations de l’AAS, notamment les SMS et la messagerie vocale, les réunions et les sessions de formation avec des agents de vulgarisation agricole, les centres de savoir locaux, les clubs paysans et les annonces au micro dans les villages, le niveau de sensibilisation et le taux d’utilisation des avis de l’AAS étaient plus élevés. Les agriculteurs ont souligné que les sessions de formation et les discussions avec les agents de vulgarisation agricole au niveau villageois étaient leur moyen préféré de recevoir les informations. Cependant, il s’est avéré difficile d’assurer une large représentation aux discussions. Dans les villages où les femmes étaient pleinement impliquées dans la réception et la diffusion des informations de l’AAS, l’utilisation et les avantages potentiels du programme ont été optimisés. D’une manière générale, les femmes connaissaient moins l’AAS que les hommes, d’où la nécessité de cibler les femmes et les informations qui répondent à leurs demandes dans les efforts de communication. Les agriculteurs ont préconisé l’institution de sessions de formation et de discussions spécifiques sur l’AAS pour les femmes agriculteurs dans les villages, de même que des sessions de formation et des interactions avec les chercheurs ouvertes à tous les agriculteurs. L’adhésion à des groupements de femmes ou d’agriculteurs peut constituer un facteur positif de sensibilisation aux services d’information de l’AAS, tandis que les services de vulgarisation ciblant les groupes locaux existants pourraient constituer une stratégie pour augmenter l’impact des informations fournies par l’AAS. -
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Maini P, Rathore LS. 2011. Economic impact assessment of the Agrometeorological Advisory Service of India. Current Science 101(10):1296-1310.
http://admin.indiaenvironmentportal.org.in/files/file/Agrometeorological.pdf Une étude pilote a été entreprise afin d’évaluer l’impact économique des avis météorologiques communiqués à 15 des 127 unités du Service consultatif agro-météorologique (AAS) du Ministère des sciences de la terre de l’Inde. Six saisons comprenant trois Kharif (été) et trois Rabi (hiver) au cour de la période 2003-2007 ont été choisies. Au nombre des principales cultures retenues pour l’étude figuraient les céréales alimentaires, les oléagineux, les cultures commerciales, les fruits et légumes. L’échantillon comprenait 80 agriculteurs, dont 40 sondés et 40 non-sondés. L’objectif principal consistait à étudier le pourcentage d’augmentation/baisse du rendement et du revenu net dû au SAA. Les résultats obtenus donnent à penser que les agriculteurs desservis par l’AAS ont obtenu un avantage net de 10 à 15 % du rendement global et une baisse de 2 à 5 % du coût de la culture par rapport aux agriculteurs non desservis par l’AAS.