Contexte
Les régions arides et semi-arides du Nord du Kenya et du Sud de l’Éthiopie sont régulièrement frappées par des sécheresses régionales. Celles-ci peuvent avoir des conséquences particulièrement graves pour les ménages pastoraux qui ne disposent, pour ainsi dire, pas de modes de communication et de transport, et qui dépendent de l’élevage pour l’alimentation et le revenu, ainsi que comme principal moyen d’épargne.
Ces problèmes ont amené l’équipe de l’IBLI à utiliser l’Indice de végétation par différence normalisée (NDVI) recueilli par satellite pour mettre au point un nouveau régime d’assurance novateur. Une forte corrélation a été observée entre le NDVI et la disponibilité de fourrage dans la zone du projet (Wandera and Mude 2013). 1Étant donné que le bétail dans les systèmes pastoraux d’Afrique de l’Est dépend quasi entièrement du fourrage pour sa nutrition, le NDVI sert d’indicateur de la végétation disponible dans la région et, partant, est lié à la mortalité du bétail.
Au Kenya, un indice a été étalonné à l’aide de données relatives à la mortalité du bétail recueillies sur une base mensuelle depuis 2000. L’indice a ensuite été fondé sur la relation entre la mortalité prévue du bétail et la disponibilité de fourrage. Faute de données concernant le bétail à Borana, Éthiopie, l’indice donne lieu à un paiement lorsque l’écart cumulé du NDVI tombe en deçà du 15e percentile de la croissance historique de la végétation au cours d’une saison donnée. Lancé à Marsabit, au Nord du Kenya, en janvier 2010, le programme touche, à l’heure actuelle, trois régions du Nord du pays (Marsabit, Isiolo et Wajir), auxquelles s’ajoute la région de Borana dans le Sud de l’Éthiopie.
Lien avec l’AIC
L’IBLI améliore considérablement la résilience des éleveurs grâce à une réduction du risque à court terme de perte ou de vente de biens imputable aux sécheresses saisonnières dans les zones arides et semi-arides du Kenya et de l’Éthiopie. À plus long terme, les prévisions relatives aux changements climatiques indiquent une plus grande variabilité du climat en Afrique de l’Est, ce qui se traduira par plus d’une sécheresse tous les cinq ans, d’où la pertinence accrue de l’IBLI à l’avenir.
Impact et leçons apprises
L’IBLI a déjà touché plus de 4 000 éleveurs. L’évaluation effectuée par Janzen et Carter (2013) 2a permis de constater que l’IBLI comporte des avantages importants et immédiats en termes de développement si les prestations sont payantes, étant donné qu’il est moins probable que les ménages participant vendent du bétail, plus probable qu’ils achètent du bétail à d’autres et plus probable qu’ils deviennent autosuffisants sur le plan alimentaire.
Lien
CCAFS Big Facts - Index-based livestock insurance to increase climate resilience of pastoralists in Kenya and Ethiopia: https://ccafs.cgiar.org/bigfacts/#theme=evidence-of-success&subtheme=services&casestudy=servicesCs2
References
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1
Wandera B, Mude A. 2013. Index Based Livestock Insurance (IBLI) in Northern Kenya, the product, its impact and the way forward. Nairobi, Kenya: International Livestock Research Institute.
http://ilri-events.wikispaces.com/file/view/Index+Based+Livestock+Insurance+in+Northern+Kenya+Experience+and+way+forward.pdf Ce document fournit des informations sur l’assurance-bétail indicielle dans le Nord du Kenya. Il explique comment fonctionne ce produit d’assurance particulier et va plus loin dans l’étude de cas spécifique en donnant un aperçu des impacts, ainsi que des difficultés rencontrées dans le processus. -
2
Janzen S, Carter M. 2013. The impact of micro-insurance on asset accumulation and human capital investments: evidence from a drought in Kenya. Research Paper no. 31. Geneva, Switzerland: International Labour Organization.
http://www.ilo.org/public/english/employment/mifacility/download/repaper31.pdf Lorsque les catastrophes naturelles frappent les pays en développement, les ménages sont souvent contraints de choisir entre préserver leurs biens ou déstabiliser leur consommation, deux options qui peuvent avoir des conséquences permanentes. Dans ce document, nous posons la question suivante : l’assurance peut-elle transférer le risque de manière à réduire le besoin pour les ménages de dépendre de stratégies d’adaptation onéreuses qui compromettent leur productivité future ? Depuis 2010, les éleveurs du Nord du Kenya ont eu accès à un nouveau produit d’assurance indicielle contre la sécheresse. Nous mettons à profit une indemnité d’assurance induite par une sécheresse en 2011 pour analyser les impacts immédiats de ce projet de microassurance sur l’accumulation attendue d’actifs et les investissements en capital humain. Nos résultats montrent que les ménages assurés sont en moyenne de 22 à 36 points de pourcentage moins en mesure d’anticiper la réduction des actifs, ce qui améliore leur capacité de récupération après la sécheresse. Cet effet est plus important pour les ménages riches en bétail qui sont les plus à même d’effectuer un compromis sur leurs actifs en réponse à un choc négatif. Nous montrons également que les ménages assurés sont en moyenne de 27 à 36 points de pourcentage moins en mesure d’anticiper la réduction des repas que leurs homologues non assurés. Ce second impact est plus important pour les ménages pauvres en bétail qui sont le plus à même de déstabiliser leur consommation. Grâce à l’amélioration de la sécurité alimentaire pendant une sécheresse, nous constatons également que les ménages assurés dépendent moins de l’aide alimentaire et d’autres formes d’assistance.