Contexte 1
Créée en 1990, la Réserve de biosphère maya couvre plus de 50 pour cent de l’État de Petén au Guatemala et est reliée à des aires protégées au Belize et au Mexique. D’une superficie de 2,1 millions d’hectares, elle est l’une des plus grandes étendues de forêts tropicales au Nord de l’Amazonie. La réserve comporte trois zones : une zone principale constituée de parcs nationaux et de réserves appartenant à l’État, où les activités de récolte sont restreintes ; une deuxième zone appartenant à l’État, où la récolte réglementée des palmiers « zate », de la gomme chicle, du poivre de la Jamaïque et du bois est autorisé ; et une zone tampon moins réglementée, qui comprend les terres privées. Un changement rapide de l’utilisation des terres a été constaté dans la zone tampon, l’agriculture devenant l’activité dominante et réduisant le couvert forestier.
En vue de mettre au point un modèle à long terme qui intègre les moyens d’existence et les priorités de conservation, les communautés locales se sont vu octroyer des concessions qui leur ont conféré des droits de gestion sur la zone à usages multiples appartenant à l’État. À ce jour, 13 concessions couvrant 500 000 hectares ont été octroyées aux communautés locales, ce qui leur permet de récolter durablement du bois et des produits forestiers non ligneux, les aidant ainsi à subvenir à leurs besoins. Toutefois, les communautés doivent obtenir une certification pour mener ces activités, une mesure qui constitue une protection contre la surexploitation. Les concessions servent non seulement de source de revenus aux communautés, mais également d’incitation pour amener les communautés à protéger et à gérer durablement les ressources forestières.
Lien avec l’AIC
Le modèle appliqué dans la Réserve de biosphère maya contribue aux différents piliers de l’AIC.
- Productivité : les communautés peuvent récolter durablement du bois et d’autres produits forestiers non ligneux, ce qui leur assure une source de revenu et de moyens d’existence. En outre, le modèle renforce les liens entre les services d’origine écosystémique fournis par la réserve et les moyens d’existence des communautés locales, ce qui favorise une utilisation durable.
- Adaptation : la préservation de la santé de l’écosystème accroît la résilience de celui-ci aux impacts des changements climatiques, et lui permet de continuer de fournir de précieux services d’origine écosystémique aux communautés qui en dépendent.
- Atténuation : la Réserve de biosphère maya tient lieu de puits de carbone et atténue les émissions. Le Projet de paiement pour les services environnementaux dans la Réserve de biosphère maya, un nouveau projet piloté par Rainforest Alliance, vise à accroître ce potentiel d’atténuation en évitant la déforestation.
Leçons apprises et recommandations
Le modèle axé sur l’octroi de concessions forestières aux communautés a permis d’améliorer la gouvernance des forêts et modifié le paysage institutionnel et organisationnel de la région. La simplification du processus de certification pour les communautés et l’harmonisation des exigences entre les différents systèmes de certification constituent un défi majeur pour l’avenir.
References
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FAO. 2013a. Climate-Smart Agriculture: Sourcebook. Rome, Italy: Food and Agriculture Organization of the United Nations.
http://www.fao.org/3/a-i3325e.pdf D’ici à 2050, la population mondiale augmentera d’un tiers. La plupart de ces 2 milliards de personnes supplémentaires vivront dans des pays en développement. Dans le même temps, davantage de personnes vivront en ville. Selon les estimations de la FAO, si les tendances actuelles de la croissance du revenu et de la consommation se poursuivent, il faudra augmenter la production agricole de 60 % d’ici à 2050 pour satisfaire les besoins alimentaires tant humains qu’animaux escomptés. Par conséquent, l’agriculture doit se transformer afin de parvenir à nourrir une population mondiale croissante et servir de base à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté. Les changements climatiques rendront cette tâche plus difficile dans le cadre du scénario du statu quo, en raison de leurs effets néfastes sur l’agriculture, ce qui nécessitera une spirale d’adaptation et de coûts connexes.