Contexte 1 2 3
Le secteur agricole du Nicaragua représente 20 % du PIB et 29,5 % des emplois, ce qui en fait un secteur essentiel pour l’économie du pays. Cependant, le Nicaragua est l’un des pays les plus vulnérables aux changements climatiques en Amérique latine et le rendement du secteur agricole est intrinsèquement lié aux phénomènes climatiques. Tandis que le café joue un rôle important, représentant entre 20 % et 25 % des recettes d’exportation du pays, la hausse de la température et les variations des précipitations prévues devraient réduire le niveau d’adéquation dans la plupart des régions où cette culture est produite à l’heure actuelle.
Pour relever ces défis, le projet NICADAPTA (Adaptation aux marchés et au changement climatique) a été lancé par le Gouvernement nicaraguayen, avec l’appui du Programme d’adaptation de l’agriculture paysanne (ASAP) du Fonds international de développement agricole (IFAD). Au nombre des activités du projet figurent :
- la facilitation de l’accès aux marchés pour le café et le cacao à valeur ajoutée ;
- l’introduction de l’efficacité hydrique et la diversification des cultures (du café au cacao) ;
- l’amélioration de la diffusion de l’information agro-climatique ;
- le renforcement des capacités des organisations de producteurs et des institutions publiques par la formation ;
- la diffusion et la mise à l’échelle des meilleures pratiques ;
- la collaboration avec le gouvernement, les organismes de coopération et le secteur privé en vue de promouvoir et renforcer les industries du café et du cacao.
Lien avec CSA
Le projet contribue aux trois piliers de l’AIC, tel qu’indiqué ci-dessous.
- Productivité : le projet vise à accroître de 20 % tant les revenus que la productivité des familles appartenant à des coopératives disposant de plans d’investissement.
- Adaptation : 20 000 familles devraient prendre des décisions d’investissement et adopter des pratiques de gestion qui améliorent leur résilience aux impacts des changements climatiques. En outre, le projet vise à intégrer des pratiques agricoles diversifiées dans plus de 25 000 hectares d’exploitations afin d’accroître la résilience et de réduire les risques climatiques.
- Atténuation : le projet offre de solides avantages en termes d’atténuation par unité de superficie de terres et devrait atténuer 2 millions de tonnes de CO2e, voire plus.
Impacts et leçons apprises
Le projet, qui est dans sa deuxième année de mise en œuvre, devrait accroître la compétitivité des coopératives de producteurs et de leurs membres, en augmentant la productivité et l’adoption des pratiques intelligentes face au climat. Par ailleurs, il pourrait améliorer l’environnement institutionnel de la production de café et de cacao.
References
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IFAD. 2013a. Adaptación a Cambios en los Mercados y a los Efectos del Cambio Climático - NICADAPTA. Rome, Italy: International Fund for Agricultural Development.
http://operations.ifad.org/documents/654016/57b47380-5c1d-46e5-b640-44ea4fd68b75 Rapport de supervision (en espagnol) du Projet d’adaptation aux marchés et au changement climatique au Nicaragua (NICADAPTA), y compris l’évaluation du projet et les résultats spécifiques. -
2
IFAD. 2014b. The smallholder advantage: A new way to put climate finance to work. Rome, Italy: International Fund for Agricultural Development.
http://www.ifad.org/climate/resources/advantage/finance.pdf Cette publication montre comment les programmes d’investissement agricole peuvent servir de plateformes efficaces pour l’action relative au climat, en travaillant avec les petits agriculteurs en tant qu’agents de changement. Elle montre comment des montants relativement modestes de financement du climat peuvent contribuer, dans une large mesure, à modifier les approches « habituelles » de nombreux programmes d’investissement agricole, aidant les petits agriculteurs à devenir plus résilients aux changements climatiques. -
3
IFAD. 2015a. The Mitigation Advantage: Maximizing the co-benefits of investing in smallholder adaptation initiatives. Rome, Italy: International Fund for Agricultural Development.
http://www.ifad.org/climate/resources/advantage/mitigation_advantage.pdf Les pages qui suivent présentent trois études de cas qui mettent en évidence certaines des manières dont le FIDA œuvre en vue de renforcer la résilience des petits exploitants agricoles aux changements climatiques, ainsi que pour atteindre les objectifs d’atténuation. Elles illustrent les compromis entre l’agriculture résiliente au climat et les gains en termes d’atténuation, mais soutiennent également que les investissements dans l’adaptation pour les petits exploitants agricoles peuvent, en effet, comporter d’importants coavantages en termes d’atténuation pour tous. Deux des projets parmi les études de cas suivantes – au Kirghizistan et au Mali – pourraient atteindre un bilan carbone nettement plus élevé au niveau du projet suite à l’intensification des efforts. Bien que le projet au Kirghizistan puisse être considéré comme une source d’émissions nettes, il devrait contribuer à réduire ces émissions. D’autre part, les projets de l’État plurinational de Bolivie et du Mali transforment les interventions agricoles en puits de carbone, tandis que le scénario « sans le projet » aurait été une source d’émissions. En résumé, les petits exploitants agricoles apparaissent comme une partie de la solution aux changements climatiques de par leur volonté d’adopter de nouvelles pratiques agricoles qui ont des avantages multiples tant à court qu’à plus long terme. La dernière section tire quelques conclusions en ce qui concerne les priorités et propose les prochaines étapes pour le FIDA.