Qu’est-ce que l’agriculture intelligente face au climat?
Introduction
L’agriculture intelligente face au climat (AIC) peut être définie comme une approche visant à transformer et réorienter le développement agricole dans le cadre des nouvelles réalités des changements climatiques (Lipper et al. 2014). 1 La définition la plus couramment utilisée est celle de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ), selon laquelle l’AIC est « l’agriculture qui augmente durablement la productivité et la résilience (adaptation), réduit/élimine les GES (atténuation) dans la mesure du possible et améliore la réalisation des objectifs nationaux de sécurité alimentaire et de développement ». Cette définition identifie la sécurité alimentaire et le développement comme l’objectif principal de l’AIC (FAO 2013a; 2 Lipper et al. 2014 1); tandis que la productivité, l’adaptation et l’atténuation sont identifiées comme les trois piliers interdépendants nécessaires pour atteindre cet objectif.
Source : Présentation par Irina Papuso et Jimly Faraby, Séminaire sur les changements climatiques et la gestion des risques, 6 mai 2013. 3
Les trois piliers de l’AIC
- Productivité : l’AIC vise à accroître durablement la productivité agricole et les revenus tirés des cultures, du bétail et du poisson, sans porter préjudice à l’environnement. Ceci, à son tour, améliorera la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Un concept clé lié à l’accroissement de la productivité est l’intensification durable.
- Adaptation : l’AIC a pour objectif de réduire l’exposition des agriculteurs aux risques à court terme, tout en renforçant leur résilience par le biais du renforcement de leur capacité à s’adapter et à prospérer face à des chocs et des stress à long terme. Une attention particulière est accordée à la protection des services écologiques que les écosystèmes fournissent aux agriculteurs et à d’autres. Ces services sont essentiels tant pour le maintien de la productivité que pour notre capacité à nous adapter aux changements climatiques.
- Atténuation : dans la mesure du possible, l’AIC devrait contribuer à réduire et/ou éliminer les émissions de gaz à effet de serre (GES). Ceci suppose que nous réduisions les émissions pour chaque calorie ou kilo de nourriture, de fibres et de carburant que nous produisons ; que nous évitions la déforestation due à l’agriculture ; et que nous gérions les sols et les arbres de manière à optimiser la possibilité pour eux de servir de puits de carbone et d’absorber le CO2 de l’atmosphère.
Principales caractéristiques de l’AIC
- L’AIC lutte contre les changements climatiques : contrairement à l’approche classique du développement agricole, l’AIC intègre systématiquement les changements climatiques dans la planification et l’aménagement de systèmes agricoles durables (Lipper et al. 2014). 1
- L’AIC intègre des objectifs multiples et gère des compromis : en principe, l’AIC a un triple avantage, à savoir l’accroissement de la productivité, l’amélioration de la résilience et la réduction des émissions. Toutefois, il est souvent impossible d’obtenir tous ces trois résultats. Souvent, au moment de la mise en œuvre de l’AIC, des compromis s’avèrent nécessaires. Ceci exige que nous identifions les synergies et évaluons les coûts et les avantages des différentes options à la lumière des objectifs des parties prenantes identifiées dans le cadre d’approches participatives (voir Figure 1).
Figure 1: Synergies et compromis pour l’adaptation, l’atténuation et la sécurité alimentaire (Source; Vermeulen et al. 2012, p. C-3) 4
Principales caractéristiques de l’AIC (suite)
- L’AIC maintient les services écosystémiques : les écosystèmes fournissent aux agriculteurs des services essentiels, notamment l’air, l’eau, la nourriture et les matériaux. Il est impératif de veiller à ce que les interventions y relatives ne contribuent pas à leur dégradation. Ainsi, l’AIC adopte une approche paysagère qui repose sur les principes de l’agriculture durable, mais va au-delà des approches sectorielles étroites qui conduisent à des utilisations débridées et concurrentes des terres, pour assurer une planification et une gestion intégrées (FAO 2012b; 5 FAO 2013a 2).
- L’AIC a de multiples points d’entrée à différents niveaux : l’AIC ne doit pas être perçue comme un ensemble de pratiques et de techniques. Elle compte plusieurs points d’entrée, qui vont de la mise au point de techniques et de pratiques à l’élaboration de modèles et des scénarios de changements climatiques, aux technologies de l’information, aux régimes d’assurance, aux chaînes de valeur et au renforcement du cadre institutionnel et politique propice. En tant que tel, elle va au-delà des techniques uniques au niveau de l’exploitation pour prendre en compte l’intégration de plusieurs interventions au niveau du système alimentaire, du paysage, de la chaîne de valeur ou des politiques.
- L’AIC est spécifique au contexte : ce qui est intelligent face au climat dans un endroit peut ne pas l’être ailleurs, et aucune intervention n’est intelligente face au climat partout ou tout le temps. Les interventions doivent tenir compte de la manière dont les différents éléments interagissent au niveau du paysage, au sein des écosystèmes ou entre ceux-ci et dans le cadre de différents mécanismes institutionnels et réalités politiques. Le fait que l’AIC s’efforce souvent d’atteindre plusieurs objectifs au niveau du système rend particulièrement difficile le transfert des expériences d’un contexte à un autre.
- L’AIC mobilise les femmes et les groupes marginalisés :pour atteindre les objectifs de sécurité alimentaire et améliorer la résilience, les approches de l’AIC doivent associer les groupes les plus pauvres et les plus vulnérables. Ces groupes vivent souvent sur les terres marginales qui sont les plus vulnérables à des phénomènes climatiques tels que la sécheresse et les inondations. Ils sont, par conséquent, plus susceptibles d’être affectés par les changements climatiques. Le genre constitue un autre aspect primordial de l’AIC. En règle générale, les femmes ont moins accès et droit à la terre qu’elles cultivent, ou à d’autres ressources productives et économiques qui pourraient contribuer à renforcer leur capacité d’adaptation pour faire face à des phénomènes tels que les sécheresses et les inondations (Huyer et al. 2015). 6 L’AIC s’efforce d’associer tous les acteurs locaux, régionaux et nationaux à la prise de décision. Ce n’est qu’ainsi que l’on peut identifier les interventions les plus appropriées et nouer les partenariats et alliances nécessaires pour rendre possible le développement durable.
Voir les études de cas sur les interventions de l’AIC
Au nombre des exemples d’interventions spécifiques de l’AIC figurent la gestion des sols, le maïs tolérant à la sécheresse, le développement laitier, l’élevage intensif de silures, le financement du carbone pour la restauration des champs de cultures, la batteuse-vanneuse de riz, les prévisions des précipitations et un système d’incitation pour l’agriculture à faible émission de carbone.
References
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Lipper L, Thornton P, Campbell BM, (…), Torquebiau EF. 2014. Climate-smart agriculture for food security. Nature Climate Change 4:1068-1072.
http://dx.doi.org/10.1038/nclimate2437 L’agriculture intelligente face au climat (AIC) est une approche visant à transformer et réorienter les systèmes agricoles en vue de promouvoir la sécurité alimentaire face aux nouvelles réalités des changements climatiques. Les changements généralisés au niveau des précipitations et des températures mettent en péril la production agricole et accroissent la vulnérabilité des populations tributaires de l’agriculture pour leurs moyens d’existence, ce qui inclut la plupart des pauvres dans le monde. Les changements climatiques perturbent les marchés alimentaires, ce qui menace l’approvisionnement en denrées alimentaires pour l’ensemble de la population. Ces menaces peuvent être réduites en renforçant la capacité d’adaptation des agriculteurs et en augmentant la résilience et l’efficacité de l’utilisation des ressources dans les systèmes de production agricole. L’AIC promeut des actions coordonnées de la part des agriculteurs, des chercheurs, du secteur privé, de la société civile et des décideurs vers des stratégies résilientes aux changements climatiques dans les quatre principaux domaines d’action suivants : 1) l’accumulation des preuves ; 2) l’accroissement de l’efficacité institutionnelle locale ; 3) la promotion de la cohérence entre le climat et les politiques agricoles ; et 4) l’établissement de liens entre le climat et le financement agricole. L’AIC diffère des approches habituelles en ce sens qu’elle met l’accent sur la capacité à mettre en œuvre des solutions souples et spécifiques au contexte, appuyées par des politiques et des actions de financement novatrices. -
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FAO. 2013a. Climate-Smart Agriculture: Sourcebook. Rome, Italy: Food and Agriculture Organization of the United Nations.
http://www.fao.org/3/a-i3325e.pdf D’ici à 2050, la population mondiale augmentera d’un tiers. La plupart de ces 2 milliards de personnes supplémentaires vivront dans des pays en développement. Dans le même temps, davantage de personnes vivront en ville. Selon les estimations de la FAO, si les tendances actuelles de la croissance du revenu et de la consommation se poursuivent, il faudra augmenter la production agricole de 60 % d’ici à 2050 pour satisfaire les besoins alimentaires tant humains qu’animaux escomptés. Par conséquent, l’agriculture doit se transformer afin de parvenir à nourrir une population mondiale croissante et servir de base à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté. Les changements climatiques rendront cette tâche plus difficile dans le cadre du scénario du statu quo, en raison de leurs effets néfastes sur l’agriculture, ce qui nécessitera une spirale d’adaptation et de coûts connexes. -
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Papuso I, Faraby JA. 2013. Climate Smart Agriculture. Seminar on Climate Change and Risk Management, May 6, 2013.
http://www.slideshare.net/jimalfaraby/climate-smart-agriculture-20675751 Cette ressource comprend des diapositives tirées d’une présentation qui donnent un aperçu du concept d’agriculture intelligente face au climat. -
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Vermeulen SJ, Campbell BM, Ingram SJI. 2012. Climate Change and Food Systems. Annual Review of Environment and Resources 37:195-222.
http://dx.doi.org/10.1146/annurev-environ-020411-130608 Les systèmes alimentaires contribuent à hauteur de 19 % à 29 % aux émissions anthropiques mondiales de gaz à effet de serre (GES), libérant 9 800 à 16 900 mégatonnes d’équivalent dioxyde de carbone (Mt CO2e) en 2008. La production agricole, y compris les émissions indirectes liées au changement de couverture terrestre, contribue à hauteur de 86 % aux émissions totales du système alimentaire, avec d’importantes variations régionales. On s’attend à ce que les effets des changements climatiques mondiaux sur les systèmes alimentaires soient généralisés, complexes, géographiquement et temporellement variables et profondément influencés par la situation socioéconomique. Les études statistiques historiques et les modèles d’évaluation intégrés prouvent que les changements climatiques affecteront les rendements et les revenus agricoles, les prix des aliments, la fiabilité de la livraison, la qualité des aliments et, surtout, la sécurité des aliments. Les producteurs et les consommateurs d’aliments à faible revenu seront plus vulnérables aux changements climatiques, en raison de leur capacité plus limitée à investir dans des institutions et des technologies adaptatives dans le contexte des risques climatiques croissants. Il est possible de créer certaines synergies entre sécurité alimentaire, adaptation et atténuation. Toutefois, des interventions prometteuses telles que l’intensification de l’agriculture ou la réduction des déchets, nécessiteront une gestion minutieuse afin de répartir efficacement les coûts et avantages. -
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FAO. 2012b. Mainstreaming climate-smart agriculture into a broader landscape approach. Rome, Italy: Food and Agriculture Organization of the United Nations.
http://www.fao.org/docrep/016/ap402e/ap402e.pdf La grande diversité actuelle des paysages semi-naturels et artificiels est le résultat de centaines d’années d’interventions humaines. La gestion et l’utilisation des ressources naturelles et des services d’origine écosystémique ont permis de répondre aux nombreux besoins de l’humanité en aliments, en fibres, en fourrages, en combustibles, en matériaux de construction, en médicaments et en eau. Cependant, elles se sont souvent faites de manière non durable, ce qui a causé la dégradation de la base de ressources naturelles et la perte de services d’origine écosystémique. La pression croissante exercée par la croissance démographique, les changements liés aux modes de consommation alimentaire, les changements climatiques et la concurrence d’autres secteurs affaiblit encore la viabilité des systèmes actuels. Le triple défi qui consiste à la fois à atténuer les effets des changements climatiques, à protéger plus efficacement les ressources naturelles et à produire davantage de nourriture et garantir la sécurité alimentaire pour les générations futures exige des politiques et des approches efficaces. Cet article traite de la manière dont les approches paysagères peuvent être utilisées dans la création de systèmes de production polyvalents intégrés qui soient écologiquement et socialement viables. Le document évalue les principales interventions politiques, financières, institutionnelles et de gouvernance nécessaires et analyse comment une approche paysagère peut favoriser l’adoption d’une agriculture intelligente face au climat et engendrer une croissance verte. Enfin, il traite de la manière dont les synergies entre les secteurs agricole et forestier peuvent être améliorées et comment cela peut être facilité par la mise en œuvre du programme REDD+. -
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Huyer S, Twyman J, Koningstein M, Ashby J, Vermeulen SJ. 2015. Supporting women farmers in a changing climate: five policy lessons. Policy Brief 10. Copenhagen, Denamrk: Reseach Program on Climate Change, Agriculture and Food Security (CCAFS).
https://cgspace.cgiar.org/rest/bitstreams/60479/retrieve Les récents travaux de recherche présentés au cours d’un séminaire organisé à Paris par le Programme de recherche sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimentaire (CCAFS) du GCRAI, le Conseil international des sciences sociales (CISS) et Future Earth ont débouché sur les cinq recommandations clés suivantes visant à soutenir les femmes agriculteurs dans le contexte des changements climatiques : « les nouvelles technologies et pratiques en matière de changements climatiques seront adoptées avec plus de succès si elles correspondent aux intérêts, aux ressources et aux demandes des femmes » ; « les services de vulgarisation et d’information sur le climat doivent profiter tant aux femmes qu’aux hommes » ; « les institutions doivent tenir compte des priorités des femmes et renforcer leur capacité d’adaptation » ; « la capacité des femmes en tant qu’agricultrices et innovatrices doit être reconnue et soutenue » ; et « les processus des politiques climatiques doivent aller au-delà de la représentation numérique des femmes pour créer des mécanismes actifs leur permettant d’exprimer leurs opinions, de prendre des initiatives et d’influencer les décisions ». -
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Sipalla F, Cairns J. 2015. CIMMYT-CCAFS Scientists Identify Maize Varieties That Can Withstand Drought and High Temperatures in Zimbabwe. Nairobi, Kenya: CIMMYT.
http://dtma.cimmyt.org/index.php/component/content/article/110-news-articles/176-cimmyt-ccafs-scientists-identify-maize-varieties-that-can-withstand-drought-and-high-temperatures-in-zimbabwe Cet article explique comment les chercheurs du CIMMYT-IITA ont identifié au Zimbabwe de nouvelles variétés de maïs capables de résister aux températures élevées et à la sécheresse. -
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La Rovere R, Kostandini G, Abdoulaye T, Dixon J, Mwangi W, Guo Z, Banziger M. 2010. Potential impact of investments in drought tolerant maize in Africa. Addis Ababa, Ethiopia: CIMMYT.
https://books.google.co.uk/books?hl=en&lr=&id=vJ3fZu2TZVIC&oi=fnd&pg=PR6&dq=La+Rovere+et+al.+(2010).+Potential+impact+of+investments+in+drought+tolerant+maize+in+Africa.+CIMMYT,+Addis+Ababa,+Ethiopia.+&ots=yDKamQpWdS&sig=q3xGq-5sfRNtU6ISkps64Z80YJA#v=onepage&q&f=false L’étude évalue les impacts potentiels du projet « Maïs résistant à la sécheresse pour l’Afrique » (DTMA) géré par le CIMMYT et l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) dans 13 pays d’Afrique orientale, australe et occidentale : Angola, Bénin, Éthiopie, Kenya, Malawi, Mali, Mozambique, Nigeria, Tanzanie, Ouganda, Zambie, Zimbabwe et Ghana. Elle décrit les avantages économiques et en termes de réduction de la pauvreté cumulés pour les agriculteurs et les consommateurs de ces pays au cours de la période 2007-16, depuis l’augmentation des rendements et la réduction des fluctuations de rendements d’une saison à l’autre, jusqu’à l’adoption par les agriculteurs de variétés de maïs améliorées et tolérantes à la sécheresse. Aux taux d’adoption les plus probables, selon les études les plus récentes et les conseils d’experts, le maïs résistant à la sécheresse peut générer 0,53 milliard de dollars EU grâce à l’augmentation des récoltes de maïs et à la réduction des risques au cours de la période d’étude, en supposant des améliorations prudentes du rendement – c’est-à-dire un gain de rendement par rapport au rendement normal du maïs amélioré de 3 à 20 %, selon le site et les conditions saisonnières. En supposant des gains de rendement plus optimistes – une fourchette de 10 à 34 % par rapport au maïs amélioré non résistant à la sécheresse – l’avantage économique est d’environ 0,88 milliard de dollars EU dans les pays en développement. Des rendements optimistes plus un remplacement complet des variétés améliorées actuelles, qui sont tolérantes à la sécheresse, pourraient aider plus de 4 millions de personnes à échapper à la pauvreté et plusieurs millions d’autres à améliorer leurs moyens d’existence. Le Nigeria, le Kenya et le Malawi tireront les avantages les plus importants sur le plan économique et sur la pauvreté, compte tenu des quantités de maïs semées dans ces pays, de l’importance du maïs dans les régimes alimentaires et des moyens d’existence des populations, ainsi que de leurs niveaux historiques d’adoption du maïs amélioré. En comparaison, les avantages seront plus modestes en Angola et au Mozambique et modérés en Ouganda et au Mali. Cependant, même si la majeure partie des ressources du projet DTMA était allouée aux pays où les avantages sont les plus importants, les autres pays continueraient de bénéficier des retombées de la recherche, qui pourraient être facilitées par les échanges transfrontaliers de semences. Au nombre des composantes essentielles de cette étude pluridisciplinaire figuraient des données sur le système d’information géographique ; des données sur la probabilité de mauvaises récoltes ; des données sur les rendements de la part des sélectionneurs ; les taux d’adoption du maïs prévus provenant, pour la plupart, des semenciers ; et les données sur la pauvreté fournies par les socio-économistes. Les variétés tolérantes à la sécheresse étudiées sont le produit de l’élevage classique, en d’autres termes elles ne sont pas transgéniques. La recherche de suivi examinera les avantages potentiels de facteurs tels que les effets en termes d’expansion de la superficie, d’accroissement de la diversité des cultures (les ménages peuvent satisfaire leurs besoins en maïs à partir d’une plus petite portion de leur terre, libérant ainsi de l’espace pour la production d’autres cultures) et d’accroissement de l’investissement dans les engrais et d’autres améliorations, suite à la réduction des risques. En plus, si le nombre des paysans qui adoptent le maïs tolérant à la sécheresse continue de croître au-delà de 2016, les rendements des investissements pour ce travail seront encore plus importants. -
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CCAFS. 2014a. East African Dairy Development program adopts Climate Smart Agriculture. Outcome Case. Copenhagen, Denmark: CGIAR Research Program on Climate Change, Agriculture and Food Security (CCAFS).
https://cgspace.cgiar.org/rest/bitstreams/31717/retrieve La production animale est à l’origine de 12 % de toutes les émissions anthropiques de gaz à effet de serre. Par conséquent, la gestion de l’intensification durable des systèmes de production animale pourrait devenir une composante clé des efforts d’atténuation des changements climatiques. Heifer International a reçu un financement supplémentaire pour mettre à profit les travaux en cours du Programme de développement de l’industrie laitière en Afrique de l’Est (EADD) qui s’emploie à créer une industrie laitière solide dans une région où la demande de lait frais est sur le point de dépasser l’offre. Le Centre mondial pour l’agroforesterie (ICRAF) et l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI) sont des partenaires de ce programme, aidant Heifer à travailler avec plus de 200 000 agriculteurs pour améliorer la production de lait et assurer l’accès aux marchés au cours des quatre prochaines années. L’EADD a adopté l’agriculture intelligente face au climat comme objectif, en partie suite à sa collaboration avec les chercheurs du CCAFS et au regard des preuves croissantes qu’une meilleure alimentation – axée sur les banques de fourrage, les espèces fourragères améliorées, les légumineuses plantées et les sous-produits de cultures – et l’ utilisation du fumier peuvent contribuer à la fois à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à améliorer les revenus des paysans. En partenariat avec le projet Evaluation standard du potentiel d'atténuation et des moyens d'existence dans les systèmes de petites exploitations agricoles (SAMPLES), l’EADD a sélectionné des interventions sur l’agriculture intelligente face au climat dans le cadre de la nouvelle phase du programme. Par ailleurs, les chercheurs du CCAFS évaluent les émissions de gaz à effet de serre et la productivité dans les systèmes de production laitière, dans un site de l’EADD au Kenya, en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). -
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WWF. 2012. In Vietnam, Helping Catfish Farming Become More Sustainable.
http://www.worldwildlife.org/stories/in-vietnam-helping-catfish-farming-become-more-sustainable Le Vietnam est la source de plus de 90 pour cent des exportations mondiales de pangasius, qui ont été multipliées par 50 au cours de la dernière décennie. La majeur partie de ce pangasius est produit dans 23 milles carrés d’étangs à travers neuf provinces du delta du Mékong – un habitat d’eau douce d’importance critique. En 2011, la production de pangasius d’élevage de la région s’est élevée à 600 000 tonnes. Ce système de production intensif et à grand volume est très efficace. Il s’agit d’une méthode commerciale réalisable fournissant des protéines à une population mondiale croissante qui, selon les estimations des experts, pourrait atteindre 9 milliards d’habitants en 2050. -
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World Bank. 2014. Kenyans earn first ever carbon credits from sustainable farming. Press release, 21 January 2014.
http://www.worldbank.org/en/news/press-release/2014/01/21/kenyans-earn-first-ever-carbon-credits-from-sustainable-farming NAIROBI, 21 janvier 2014 – Les petits exploitants agricoles de l’Ouest du Kenya tirent parti, à l’heure actuelle, des crédits carbone générés par l’amélioration des techniques agricoles. Il s’agit des premiers crédits délivrés au monde dans le cadre de la méthodologie de comptabilisation du carbone pour la gestion durable des terres agricoles (GDTA). -
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Neate P. 2013. Climate-smart agriculture success stories from farming communities around the world. Wageningen, Netherlands: CCAFS; Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation (CTA).
https://cgspace.cgiar.org/rest/bitstreams/24750/retrieve Afin d’assurer la sécurité alimentaire à l’avenir, l’agriculture doit devenir résiliente au climat. Les gouvernements et les communautés du monde entier adoptent des innovations qui améliorent la vie de millions de personnes tout en réduisant l’empreinte climatique de l’agriculture. Ces exemples couronnés de succès illustrent les multiples manières dont l’agriculture intelligente face au climat peut prendre forme et devraient servir de sources d’inspiration pour les politiques et les investissements futurs. -
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Shames S, Wekesa A, Wachiye E. 2012. Institutional innovations in African smallholder carbon projects. CCAFS Report 8. Case Study: Western Kenya Smallholder Agriculture Carbon Finance project: Vi Agroforestry. Copenhagen: CCAFS.
https://cgspace.cgiar.org/rest/bitstreams/20187/retrieve Ce document résume les enseignements tirés de six études de cas portant sur des projets de carbone agricole en Afrique et identifie les innovations institutionnelles parmi ces projets qui contribuent à la réussite à long terme des projets tout en optimisant les avantages et réduisant au minimum les risques pour les agriculteurs participants. Nous examinons l’organisation et la gestion des projets, la structure et le rôle des groupes communautaires dans les projets, les coûts et les avantages pour les gestionnaires et les agriculteurs, les stratégies de gestion des risques pour les agriculteurs, ainsi que les efforts déployés en vue d’encourager la participation des femmes. Les projets ont mis au point des systèmes organisationnels pour la gestion financière, la vulgarisation agricole et la surveillance du carbone. Toutes ces activités ont été gérées par des entités de gestion de projets, les agriculteurs mettant en application les pratiques et appuyant les systèmes de surveillance. La plupart des projets ont mobilisé les agriculteurs en petits groupes et en grappes plus grandes, ce qui a favorisé une large participation, l’efficacité dans la mise en œuvre des contrats, la communication en temps opportun, la prestation de services de vulgarisation, le partage des avantages et des activités axées sur le genre. Les paiements directs de carbone aux agriculteurs étaient faibles. Par conséquent, les projets devaient gérer minutieusement les attentes relatives aux avantages, promouvoir des systèmes d’agrégation plus efficaces et assurer des avantages non pécuniaires aux agriculteurs. La gestion de la dynamique du pouvoir au sein des groupes d’agriculteurs et entre ceux-ci a constitué un défi important pour assurer l’équité en matière de prise de décision et de participation. Des mécanismes de règlement des conflits fonciers et de partage des avantages sont également essentiels. Nous présentons les questions de recherche-action qui ont émergé de la première phase de ce travail et discutons de l’avenir de l’initiative. Les études de cas sur chacun des projets relatifs au carbone agricole d’où est tirée notre analyse peuvent être téléchargées, de même que le rapport principal. -
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Africa Rice Center. 2005. How partnership built ASI and ISA. Annual Report 2004–2005. Cotonou, Benin: AfricaRice.
http://www.warda.cgiar.org/publications/AR2004-05/ASI.pdf Cet article du Rapport annuel 2004-05 du Centre du riz pour l’Afrique porte sur l’émergence de la batteuse à riz ASI (ADRAO-SAED-ISRA), qui permet de réduire considérablement les pertes après récolte tout en réduisant la corvée manuelle. -
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Mohapatra S. 2012. The little machine that could. Rice Today. Cotonou, Banin: AfricaRice.
http://www.africarice.org/publications/ricetoday/The_little_machine_that_could.pdf Cet article explique l’histoire de la batteuse asiatique de riz, qui fournit aux agriculteurs une solution de rechange efficace au battage manuel. La batteuse est nommée ASI, d’après les trois principaux partenaires qui ont contribué à sa mise au point : AfricaRice, l’Agence nationale de développement de la Vallée du fleuve Sénégal et l’Institut sénégalais de recherche agricole. L’ASI est l’une des technologies post-récolte les plus importantes dans la Vallée du fleuve Sénégal, qui aide les riziculteurs à faire face à la pénurie de main-d’œuvre. -
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Mello FFC. 2015. ABC – National Plan for Low Carbon Emissions in Agriculture – Brazilian Experience. Presentation at Joint Conference of the Organization for Economic Cooperation and Development and France.
http://www.ag4climate.org/programme/ag4climate-session-3-5-mello.pdf Cette ressource comprend des diapositives tirées d’une présentation sur le plan de réduction des émissions de carbone dans le secteur agricole du Gouvernement brésilien.