Contexte 1
Les petits exploitants agricoles des districts de Baramulla, Bandipora et Pulwama dans le Cachemire sont confrontés à des conditions météorologiques de moins en moins fiables et doivent cultiver des sols de plus en plus dégradés. Il s’ensuit que les agriculteurs contractent d’importantes dettes en raison des mauvaises récoltes répétées. Nombre d’entre eux ont été contraints de vendre leurs terres. Cependant, une coopérative agricole locale (Coopérative des producteurs de plantes médicinales et aromatiques du Jammu-et-Cachemire) a démontré qu’il existe une autre option viable. Les agriculteurs peuvent passer du maïs à des plantes pérennes telles que la lavande, qui pousse bien sur les sols pauvres et dans les conditions climatiques difficiles. En tant que plante pérenne résistante, elle a une durée de vie de 20 ans, résiste à des conditions météorologiques imprévisibles, nécessite très peu d’intrants et est quasiment exempte de parasites. Les bénéfices qui en découlent atteignent 4 000 $ EU par hectare par an. La coopérative a été mise sur pied en 2009 et est passée de 30 à 300 membres en 2011, avec des récoltes collectives constamment en augmentation. Elle sert de tremplin aux petits exploitants agricoles pour accéder au marché, voire exporter leurs produits. Par ailleurs, grâce à une subvention fédérale, la coopérative a mis en place une unité de distillation d’huile aromatique d’un montant de 500 000 $ EU et commercialise à présent l’huile essentielle de lavande en Inde et au Royaume-Uni sous le label Pure Aroma.
Lien avec l’AIC
Le risque de baisse des rendements agricoles ou de perte totale des récoltes dû à la sécheresse a été éliminé en remplaçant le maïs, une culture annuelle, par celle de la lavande, une plante pérenne résiliente. La productivité (en termes de $ EU/ha) a augmenté de manière considérable. Cette culture pérenne, d’une durée de vie de 20 ans, peut contribuer à atténuer les changements climatiques en accroissant considérablement la séquestration du carbone sous le sol dans leurs racines par rapport à une culture annuelle telle que le maïs. Toutefois, ceci n’a pas encore été quantifié dans le cadre de la présente étude de cas.
Impact et leçons apprises
Le leadership entrepreneurial, conjugué à l’action collective menée à travers une coopérative locale, a engendré une entreprise qui a permis à un nombre croissant d’agriculteurs pauvres de s’extirper de la pauvreté et de l’endettement. Un important appui gouvernemental sous forme d’une subvention fédérale a permis à la coopérative d’offrir du matériel de plantation et de formation aux nouveaux agriculteurs et, mieux, de les mettre en lien avec succès avec les marchés internationaux. Le modèle coopératif offre des opportunités que les petits agriculteurs ne peuvent pas atteindre seuls – depuis la vente groupée et l’exportation jusqu’à la transformation, à l’image de marque et à la commercialisation d’un produit à valeur ajoutée.
Lien
CCAFS Big Facts - Switching to climate-resilient aromatic crops in India: https://ccafs.cgiar.org/bigfacts/#theme=evidence-of-success&subtheme=crops&casestudy=cropsCs1
References
-
1
FAO. 2013a. Climate-Smart Agriculture: Sourcebook. Rome, Italy: Food and Agriculture Organization of the United Nations.
http://www.fao.org/3/a-i3325e.pdf D’ici à 2050, la population mondiale augmentera d’un tiers. La plupart de ces 2 milliards de personnes supplémentaires vivront dans des pays en développement. Dans le même temps, davantage de personnes vivront en ville. Selon les estimations de la FAO, si les tendances actuelles de la croissance du revenu et de la consommation se poursuivent, il faudra augmenter la production agricole de 60 % d’ici à 2050 pour satisfaire les besoins alimentaires tant humains qu’animaux escomptés. Par conséquent, l’agriculture doit se transformer afin de parvenir à nourrir une population mondiale croissante et servir de base à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté. Les changements climatiques rendront cette tâche plus difficile dans le cadre du scénario du statu quo, en raison de leurs effets néfastes sur l’agriculture, ce qui nécessitera une spirale d’adaptation et de coûts connexes.