Contexte et objectif
Le Mali connaît des précipitations irrégulières, une situation qui se traduit par une fréquence accrue des années sèches, qui mettent en péril la productivité et la croissance agricoles. L’économie nationale est vulnérable aux changements climatiques, étant donné que le secteur agricole représente 50 % du PIB et que 75 % de la population du pays vivent en milieu rural. Afin d’atteindre les objectifs de sécurité alimentaire dans ce contexte marqué par l’aggravation de la variabilité du climat, l’Association malienne d’éveil au développement durable (AMEDD), une ONG locale agissant au nom de la plateforme nationale de dialogue entre la communauté scientifique et les décideurs sur les changements climatiques, l’agriculture et la sécurité alimentaire, a piloté l’utilisation et l’élaboration participative du Cadre de hiérarchisation pour l’agriculture intelligente face au climat (CSA-PF) avec les parties prenantes au Mali en vue de trouver des solutions (pratiques, services et programmes) intelligentes face au climat. L’adoption du CSA-PF a été entreprise en collaboration avec l’Agence de l’environnement et du développement durable (AEDD), avec l’appui du CIAT et du CCAFS.
Utilisation et utilisateurs
- Première phase – Évaluation préliminaire des options d’AIC : un groupe d’experts nationaux connaissant les systèmes agricoles maliens et les défis posés par les changements climatiques, a identifié 23 pratiques pertinentes d’AIC et évalué leur rendement par rapport aux objectifs de l’AIC, à savoir la productivité, l’adaptation et l’atténuation.
- Deuxième phase – Identification des principales options d’AIC : le résultat de la deuxième phase a été la sélection de pratiques spécifiques pour différentes régions, notamment la fixation des dunes dans la région sahélienne, l’association sorgho-niébé pour la région soudano-sahélienne et les aménagement des champs en courbe de niveau pour la région du Sud. En outre, les obstacles à l’adoption des pratiques et solutions potentielles ont été étudiés.
- Troisième phase – Analyse coûts-avantages (ACA) : cette analyse a été effectuée pour les pratiques dans la région soudanienne, qui tient lieu de grenier agricole pour le pays. Des estimations ont été faites pour un cycle de vie quinquennal des pratiques, ainsi que pour les principales cultures présentes dans les systèmes agricoles diversifiés (maïs, mil, sorgho). Les externalités positives ou négatives inhérentes à ces pratiques, notamment celles liées aux conflits sociaux, à la séquestration du carbone et au genre, ont été prises en compte.
- Quatrième phase – Définition de portefeuilles : les résultats de l’ACA ont été présentés au cours d’un deuxième atelier auquel ont pris part les mêmes acteurs que ceux du premier atelier. Les parties prenantes ont validé ces résultats et défini des portefeuilles de pratiques à promouvoir dans la région soudanienne en tenant compte tant de l’impact des différentes pratiques d’utilisation des terres sur les piliers de l’AIC que des indicateurs économiques de l’ACA.
Les deux portefeuilles intégrés ci-après ont été identifiés.
- Le Portefeuille 1 est axé sur l’intégration technologique (synergies) au niveau du paysage : aménagement en courbe de niveau, variétés améliorées, diversification des revenus avec étangs piscicoles, mise en valeur de vallées rizicoles.
- Le Portefeuille 2 est axé sur l’intégration technologique sur le terrain : aménagement en courbe de niveau, production et utilisation de compost, variétés améliorées, culture intercalaire de sorgho et de niébé.
Afin de surmonter les obstacles à l’adaptation, les quatre principales activités suivantes ont été identifiées : renforcement des capacités des agriculteurs, mise en place de programmes de recherche, renforcement du cadre institutionnel et mise en œuvre des pratiques.