En janvier 2014, certains des agriculteurs les plus pauvres du Kenya sont devenus les premiers au monde à bénéficier de crédits carbone pour une meilleure gestion de leurs terres. Le Projet de carbone agricole du Kenya cible des zones de l’Ouest du pays où les terres arables se raréfient et deviennent moins productives, ce qui fait que les agriculteurs éprouvent des difficultés à subvenir aux besoins alimentaires de leurs familles. Débuté en 2007, le projet a introduit des techniques de gestion durable des terres agricoles (GDTA) pour enrichir le sol et augmenter les rendements. Celles-ci comprennent une variété de techniques et de pratiques telles que la culture avec travail du sol réduit, le compostage du fumier, la plantation d’arbres et l’ajout de légumineuses fixatrices d’azote. Ainsi, les plantes et les sols séquestrent une part plus importante du dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère. Nombre de ces pratiques assurent également la protection contre les inondations et la sécheresse, tout en augmentant la productivité. Les résultats obtenus jusqu’ici ont été très prometteurs. Les crédits carbone octroyés en 2014 ont contribué, à eux seuls, à réduire de 24 788 tonnes les émissions de dioxyde de carbone. Entre-temps, les rendements ont enregistré des augmentations de l’ordre de 15 à 20 %. Au total, ce projet profitera à 60 000 ménages exploitant 45 000 hectares de terres (World Bank 2014; 1 Neate 2013; 2 Shames et al. 2012 3).
Liens
CCAFS Big Facts - Carbon finance to restore Kenya's crop fields: https://ccafs.cgiar.org/bigfacts/#theme=evidence-of-success&subtheme=landscapes&casestudy=landscapesCs2
References
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1
World Bank. 2014. Kenyans earn first ever carbon credits from sustainable farming. Press release, 21 January 2014.
http://www.worldbank.org/en/news/press-release/2014/01/21/kenyans-earn-first-ever-carbon-credits-from-sustainable-farming NAIROBI, 21 janvier 2014 – Les petits exploitants agricoles de l’Ouest du Kenya tirent parti, à l’heure actuelle, des crédits carbone générés par l’amélioration des techniques agricoles. Il s’agit des premiers crédits délivrés au monde dans le cadre de la méthodologie de comptabilisation du carbone pour la gestion durable des terres agricoles (GDTA). -
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Neate P. 2013. Climate-smart agriculture success stories from farming communities around the world. Wageningen, Netherlands: CCAFS; Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation (CTA).
https://cgspace.cgiar.org/rest/bitstreams/24750/retrieve Afin d’assurer la sécurité alimentaire à l’avenir, l’agriculture doit devenir résiliente au climat. Les gouvernements et les communautés du monde entier adoptent des innovations qui améliorent la vie de millions de personnes tout en réduisant l’empreinte climatique de l’agriculture. Ces exemples couronnés de succès illustrent les multiples manières dont l’agriculture intelligente face au climat peut prendre forme et devraient servir de sources d’inspiration pour les politiques et les investissements futurs. -
3
Shames S, Wekesa A, Wachiye E. 2012. Institutional innovations in African smallholder carbon projects. CCAFS Report 8. Case Study: Western Kenya Smallholder Agriculture Carbon Finance project: Vi Agroforestry. Copenhagen: CCAFS.
https://cgspace.cgiar.org/rest/bitstreams/20187/retrieve Ce document résume les enseignements tirés de six études de cas portant sur des projets de carbone agricole en Afrique et identifie les innovations institutionnelles parmi ces projets qui contribuent à la réussite à long terme des projets tout en optimisant les avantages et réduisant au minimum les risques pour les agriculteurs participants. Nous examinons l’organisation et la gestion des projets, la structure et le rôle des groupes communautaires dans les projets, les coûts et les avantages pour les gestionnaires et les agriculteurs, les stratégies de gestion des risques pour les agriculteurs, ainsi que les efforts déployés en vue d’encourager la participation des femmes. Les projets ont mis au point des systèmes organisationnels pour la gestion financière, la vulgarisation agricole et la surveillance du carbone. Toutes ces activités ont été gérées par des entités de gestion de projets, les agriculteurs mettant en application les pratiques et appuyant les systèmes de surveillance. La plupart des projets ont mobilisé les agriculteurs en petits groupes et en grappes plus grandes, ce qui a favorisé une large participation, l’efficacité dans la mise en œuvre des contrats, la communication en temps opportun, la prestation de services de vulgarisation, le partage des avantages et des activités axées sur le genre. Les paiements directs de carbone aux agriculteurs étaient faibles. Par conséquent, les projets devaient gérer minutieusement les attentes relatives aux avantages, promouvoir des systèmes d’agrégation plus efficaces et assurer des avantages non pécuniaires aux agriculteurs. La gestion de la dynamique du pouvoir au sein des groupes d’agriculteurs et entre ceux-ci a constitué un défi important pour assurer l’équité en matière de prise de décision et de participation. Des mécanismes de règlement des conflits fonciers et de partage des avantages sont également essentiels. Nous présentons les questions de recherche-action qui ont émergé de la première phase de ce travail et discutons de l’avenir de l’initiative. Les études de cas sur chacun des projets relatifs au carbone agricole d’où est tirée notre analyse peuvent être téléchargées, de même que le rapport principal.